Une exposition présentée à Grignan, jusqu’au 6 janvier 2012.
Du mercredi au dimanche, de 14h à 19h.
Photo Danielle Marze |
Le vernissage de l'exposition K comme kaolin qui s'est tenu le vendredi 12 octobre dernier à l'Espace d'Art François-Auguste Ducros a réuni une assemblée enthousiaste autour du travail des 9 céramistes invités par la commission culture de Grignan.
Voici le discours d'accueil lu par Christine Macé et Mireille Favergeon, le vendredi 12 octobre 2012, en ouverture de l'exposition, en présence des artistes, de M. Bruno Durieux, Maire de Grignan, de M. Jean-Pierre Couren, conseiller municipal en charge de la culture et du patrimoine.
Voici le discours d'accueil lu par Christine Macé et Mireille Favergeon, le vendredi 12 octobre 2012, en ouverture de l'exposition, en présence des artistes, de M. Bruno Durieux, Maire de Grignan, de M. Jean-Pierre Couren, conseiller municipal en charge de la culture et du patrimoine.
"Monsieur le
Maire, Monsieur l’élu en charge de la culture, Mesdames, Messieurs,
Mireille Favergeon est l’invitée de la Commission
Culture de Grignan et elle a choisi de convier 8 autres artistes à partager et
à présenter leurs dernières œuvres.
Mireille est
installée au cœur de Grignan et le nom de son atelier « l’Astrée »
désigne déjà sa recherche, à savoir le céladon sur porcelaine et l’émail de
haute température.
"Choisir,
c'est renoncer" dit-elle, elle le souhaite, mais en fait ne renonce à
rien, explore toutes les directions, prend tous les risques, toujours à partir
de la notion de contenant, c'est à dire « de construire autour du vide ».
Cette
exposition est l'occasion d'expérimenter
pour la première fois ce qu'elle nomme des "chaos" : en
géologie, des bouleversements telluriques et dans la mythologie, le monde
d'avant la création.
Laetitia Benat est plasticienne, vidéaste,
photographe et a découvert la céramique chez Mireille Favergeon. Elle connaît
bien Grignan, puisqu’elle y a été en résidence, au château,
en 2001.Son
univers de petits faunes et d’arbre à l’envers,
d’une extrême
légèreté, nous renvoie à une terre joyeuse et vivante.
Louis Brueder aime les formes simples et généreuses
recouvertes de superpositions d'émaux, souvent
suspendues par le feu à mi-hauteur de la pièce et créant ainsi un
contraste entre le blanc et la richesse des rouges.
Virginie Brueder tire sa création de
l'observation de la nature, de son aspect minéral et la transcrit par des
formes modelées irrégulièrement, craquelées, semblables à des morceaux de roches
volcaniques.
Tristan Chaillot aime la nature, vit au milieu d'elle,
et tire la terre vers le ciel d'un mouvement spontané et rapide. Soit au tour,
soit à la plaque, elle retravaille, creuse, déforme jusqu'à ce que l'esquisse
devienne achèvement.
Maître de
l'émail, l'œuvre de Xavier Duroselle
repose depuis toujours sur une base classique d'influences orientales qu'il traite d'une façon contemporaine. Je le
cite :
La porcelaine est la plus dure des
pâtes céramiques qui croisent notre quotidien…
C'est dû au fait qu'elle tend à se
rapprocher des verres, qu'elle fait fondre la silice lors de sa cuisson et se
rapproche ainsi des matières fondues puis figées… la fusion amène la
translucidité et la solidité…
En œuvrant en porcelaine il faut appréhender
à la fois le dur, l'inflexible, le définitif et le souple, l'imprévisible, le
vivant.
Professeur de
Mireille Favergeon, René le Denmat a
eu deux vies, l'une comme militaire de carrière, l'autre comme potier. Il est
absent aujourd'hui en raison de son installation à Cunha au Brésil pour y créer
un espace de travail qui s'appellera « l'atelier du français ». Son
œuvre céramique est faite autant de grès que de porcelaine ; cette dernière
présentée ici montre une science aboutie de l'art de l'émail en particulier la
famille des céladons qui le fascine toujours et encore.
La contrainte
est libératoire, écrivait Georges Pérec : pour Christine Macé également : un support, la porcelaine, deux
formes géométriques : le cube et le cercle, un crayon et un pigment
réfractaires, le noir et le blanc. Une passion : le signe, l’écriture…
Une longue
collaboration s’est établie avec Kitty Sabatier, calligraphe et plasticienne,
certaines des œuvres présentées sont pensées et réalisées à quatre mains.
Je voulais
dessiner mais le papier me faisait peur… écrit Florent le Men
Les œuvres
exposées ici ont la blancheur du papier pour le dessin et la richesse de
l'émail comme enveloppement.
Le contraste
est surprenant : foisonnement du trait et austérité de la forme et de l'émail.
Humour,
surréalisme, bande dessinée, l'œuvre de Florent le Men est tout autant sertie
de classicisme que de provocation.
Quelques mots
sur cette formule affichée à l’entrée de l’exposition : Al2O3
2SiO2 2H2O ; il s’agit de la formule moléculaire du
kaolin, dont le nom provient d’une montagne appelée Gaoling, en Chine. Très peu
plastique, composé d’alumine et de silice, le kaolin compose en grande partie
la porcelaine. Ce nom porcellana a été donné par les Italiens qui la rapportèrent
de Chine au XV° siècle pensant qu’elle provenait d’un coquillage (le cypraea)
qui lui ressemblait.
Pour les
céramistes ici présents, le goût de la matière l’emporte sur les risques
techniques : la cuisson est en elle-même une véritable performance car
l’artiste est exclu du processus de fusion qu’il doit cependant contrôler.
A la
différence de l’Occident, la céramique est considérée comme un art majeur
en Orient, et elle est reconnue au même titre que la peinture, l’architecture
ou la sculpture.
Cette
exposition est d’autant plus importante qu’elle se tient dans un lieu consacré
à l’art contemporain.
Nous
remercions la mairie de Grignan, Monsieur Jean-Pierre Couren, la Commission Culture, Valérie
Pasturel, médiatrice de cet espace, les
services techniques, et le personnel de l’office de tourisme pour leur accueil
et leur aide précieuse.
Pendant la
durée de l’exposition un film remarquable sera proposé au public, il a été
réalisé par Louk Vreeswijk et Claude-Albana Presset, commissaire de l’exposition « les
1001 bols », créée au Crafts Museum de New Delhi, puis en Chine, en Inde
et présentée dernièrement à Dieulefit.
Nous les remercions de leur aimable autorisation.
Je vous
remercie de votre attention."